Depuis le confinement, le marché immobilier a subi de nombreuses secousses. Les prix des logements se sont envolés, à l’instar des taux d’intérêt, et l’indexation des salaires n’a pas suivi l’inflation. Tout cela amène aujourd’hui les ménages (et en particulier les primo-accédants) à ne plus oser se lancer dans l’aventure de l’achat immobilier. Découvrons ensemble les prévisions pour l'immobilier en 2024 et leurs conséquences.
Prévisions pour l'immobilier en 2024 - La brique dans le ventre du Belge se fendille…
Si le Belge a traditionnellement une brique dans le ventre, il pourrait bien glisser de plus en plus vers la location… Les tendances pour l'immobilier en 2024 indiquent en effet une diminution des ventes immobilières au profit de la location. La rapide remontée des taux hypothécaires combinée à une flambée des prix et des coûts des matériaux a dissuadé de nombreux candidats-propriétaires. Selon ING, les prix de l’immobilier ont augmenté de 18% en trois ans. A cela s’ajoute la hausse de 20 à 25% du coût des matériaux de construction (qui impacte tant la rénovation que la construction neuve). Sans oublier la remontée des taux d’intérêt : ceux-ci sont passé de
1,4% début 2022 à 3,5% aujourd’hui (pour une quotité de 80%).
Et c’est sans parler de l’apport de fonds propres désormais exigé pour pouvoir emprunter. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : le nombre de crédits hypothécaires octroyés lors du 1er semestre 2022 a chuté de 33% par rapport au premier semestre 2023 (soit le plus bas niveau depuis 2007).
Le marché locatif, quant à lui, est en effervescence : autrement dit, ce que la vente immobilière perd, la location le récupère. Ainsi, les prévisions pour le marché immobilier en 2024 en Belgique indiquent une diminution de la vente au profit de la location : « Les prix des logements en location ont augmenté de 10% en un an, explique Alain Deschamps, régisseur en gestion locative chez Century 21. Un confrère a mis un bien en location la semaine dernière à Schaerbeek au prix de 900 euros. Il y a eu non moins de 120 demandes, avec une trentaine de visites et trois candidatures sérieuses. On arrive aujourd’hui à une espèce de « shopping locatif » où les candidats acquéreurs planifient de nombreuses visites – qu’ils n’honorent pas toujours - tant il est difficile de trouver un bien ».
Les jeunes, premières victimes ?
Contre toute attente, les jeunes n’ont pas complètement déserté le marché immobilier actuel. La proportion de moins de 34 ans qui souscrivent un crédit immobilier chez BNP Paribas Fortis est d’ailleurs restée stable ces dernières années.
Il est à supposer qu’ils ont trouvé davantage d’apport personnel, probablement dans le cadre familial. Pour Alain Deschamps, la majorité des demandes émanent pourtant, en location, des moins de 35 ans.
« Pour les plus âgés, on trouve aussi des expatriés ou des « accidentés de la vie » qui sont tenus de revendre après un divorce, un décès ou un licenciement ». En ce qui concerne les investisseurs qui louent leur bien pour en dégager un revenu, on compte surtout des plus de 50 ans. « Beaucoup partent à l’étranger après leur retraite et placent leur bien en location. D’autres bénéficient d’une épargne-pension ou d’une assurance-groupe qu’ils réinvestissent dans l’immobilier. Enfin, certains héritent. »
Pour les investisseurs, la gestion locative, surtout lorsqu’ils détiennent plusieurs biens, s’apparente souvent à un job à plein temps. Pour les aider à gérer au mieux la rédaction des baux, les entrées et sorties de locataires, ou encore la relocation des biens, des experts ont mis au point des outils précieux pour gagner du temps, de l’argent, et de l’énergie. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.expertym.be
Prévisions immobilier 2024 : De moins en moins de propriétaires
Il y avait 60% de propriétaires à Bruxelles il y a 20 ans, et il n’y en a plus que 47% aujourd’hui. Ce constat peut se prolonger aux autres grandes villes belges. Ce phénomène est bien-sûr lié à la difficulté à accéder à la propriété, mais aussi parce que la location est beaucoup plus flexible. Un véritable atout en cas de divorce, de perte ou de changement d’emploi etc.
Pourtant, la propriété attire : elle rassure, contribue à la réussite sociale, et offre une certaine stabilité quant aux événements futurs. Mais un crédit immobilier oblige aussi à s’endetter pour une longue durée. De plus, le coût d’un prêt immobilier et le montant des taxes immobilières sont désormais très élevés.
Quel avenir et quelles prévisions pour l'immobilier en 2024 ?
A l’heure actuelle et au moins jusqu’à 2024, l’heure est à la location. Pour que la tendance de l’immobilier en 2024 s’inverse, il faudrait que les taux des crédits diminuent et que la conjoncture économique soit plus favorable. Passer d’un taux d’emprunt de 1 à 4% en 14 mois est en effet extrêmement violent pour un acquéreur potentiel. Et rien ne va s’arranger le 1er janvier 2024 puisque la TVA passera de 6 à 21% sur les démolitions et reconstructions.
Quelques chiffres
- Selon les dernières statistiques de la Banque nationale (BNB), 72% des Belges sont propriétaires de leur logement et 28% sont locataires. A titre de comparaison, on retrouve 59% de locataires en Suisse, 49% en Allemagne ou encore 45% en Autriche. Selon les prévisions du marché immobilier en 2024, l’écart pourrait aujourd’hui se réduire.
- 18 % des ménages belges possèdent au moins une propriété qu’ils n’utilisent pas comme résidence principale. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une seconde résidence.